De nombreux opposants à une réforme des retraites ont repris un élément du rapport du COR pour expliquer que le régime n’était pas en déficit ni aujourd’hui ni demain. Si le COR estime que les dépenses pour financer les retraites resteraient en effet stables – de 13,8% du PIB en 2021 à 13,9% en 2027, avant d’atteindre une fourchette de 14,2% à 14,7% selon les scénarii de 2028 à 2032, de 12,1% à 14,7% en 2070 – cela ne signifie pas pour autant équilibre du système des retraites.
Le COR anticipe qu’entre 2023 et 2027, le solde du système de retraite se dégraderait pour atteindre un déficit de 0,4 à 0,3 point de PIB selon les scénarii – et resterait négatif au moins jusqu’en 2032. Cela représenterait un peu plus de 10 milliards d’euros annuels pour un PIB de 2 500 milliards en 2021, auquel s’ajoute le déficit structurel de 30 à 40 milliards d’euros par an, pris en charge par le contribuable.
Les hypothèses du COR :
Il convient de souligner que les hypothèses sur lesquelles se fonde le COR sont relativement optimistes, tant sur le taux de chômage que sur le taux de productivité de la France :
- En matière de taux chômage, le COR fait l’hypothèse qu’il sera de 7 % de la population active entre 2032 et 2070, soit un niveau atteint uniquement hors périodes de crise. L’hypothèse de 7 % de chômage entre 2032 et 2070 suppose donc que cette période sera épargnée par les crises du type de celles de 2002 et de 2008.
- En matière de productivité, le COR retient le scénario « intermédiaire » selon lequel, par an, la France pourrait gagner 1 % de productivité. La France a gagné 1,3 % de productivité par an en moyenne entre 1992 à 2022 ; mais de 2002 à 2022, le taux moyen s’est réduit à 1 %. Le Comité de suivi des retraites (CSR) estime qu’un taux de 1 % est « prudent », mais qu’un taux inférieur n’est « pas du tout exclu ».
En s’appuyant sur les hypothèses citées, le COR démontre les besoins de financement pour assurer l’équilibre du régime.