Si les discussions se sont concentrées sur le déficit à venir de notre système de retraite, rendant indispensable une réforme pour équilibrer les comptes, il a occulté un déficit plus structurel qui pèse sur les comptes publics comme l’a démontré la note du Haut-commissaire au Plan.

En 2021, les collectivités publiques en France (l’État et ses établissements publics, mais également les collectivités locales et les hôpitaux) ont apporté aux caisses de retraite obligatoires, sous formes de cotisations, de sur-cotisations dites « d’équilibre », subventions ou transferts d’impôts, un total de 143 Md€ de ressources (soit 41 % des 346 Md€ de recettes totales de notre système de retraite).

Au-delà des cotisations dont il est normal que l’État et les collectivités publiques s’acquittent en tant qu’employeurs (24 Md€), au-delà de la compensation des exonérations décidées par l’État ou le législateur – exonérations de charges, allègement du coût du travail pour les bas salaires (20 Md€), au-delà des apports aux caisses de retraite pour les dépenses de solidarité liées aux avantages sociaux (69 Md€), les caisses ne pourraient pas être en équilibre sans concours financiers publics complémentaires.

L’Etat, donc le contribuable, paye à hauteur de 30 à 40 milliards d’euros, chaque année, pour compenser le déséquilibre structurel du système. Cet argent, l’État est obligé de l’emprunter, ce qui creuse une dette qui pèse sur les générations futures qui auront à financer les retraites des pensionnés et rembourser la dette contractée pour payer les pensions des retraités d’aujourd’hui. Cela met déjà en péril notre régime par répartition qui, par définition, repose sur une relation de confiance en l’avenir quant à la capacité des générations à pouvoir prendre en charge les suivantes.

Source : Note du Haut Commissariat au Plan – décembre 2022