Il y a un an, le 16 septembre 2022, Mahsa Jina Amini, une jeune étudiante iranienne de 22 ans, perdait la vie en détention, battue à mort par une police des mœurs qui l’avait arrêtée 3 jours plus tôt pour un voile “mal porté”.

Sa mort a constitué le point de départ d’un soulèvement inédit en Iran. Au cri de « femme, vie, liberté », les femmes iraniennes, soutenues par les hommes, ont défilé dans les rues par milliers pour dire leur opposition au port obligatoire du foulard islamique. Un foulard qui, en Iran comme ailleurs, prive la femme de sa liberté et constitue un frein à son émancipation.

La répression du mouvement par les autorités iraniennes a été brutale : plus de 500 morts et entre 15 000 et 20 000 arrestations selon l’ONG Iran Human Rights mais également un déferlement de torture dans les prisons, des viols commis par les forces de sécurité, des dizaines de peines de morts prononcées dont 7 d’ores et déjà exécutées*… Malgré l’ampleur du soulèvement, le régime des mollahs n’a montré aucun signe d’infléchissement en matière de libertés individuelles. Pire, il semble se radicaliser, comme en témoigne le retour dans les rues de la police des mœurs en juillet dernier et l’adoption d’un nouvel arsenal législatif qui prive les femmes et les filles de toujours plus de leurs droits.

Dès le départ, la France a fermement condamné la violence des autorités iraniennes. J’ai moi-même parrainé, avec l’aide du collectif « Femme Azadi », Shayan Tcharani, un jeune Iranien condamné à mort puis finalement à une peine de prison, pour avoir assisté aux funérailles d’une manifestante. À l’Assemblée, nous avons voté à l’unanimité une résolution affirmant notre « soutien au peuple iranien dans son aspiration à la démocratie » et condamnant « avec la plus grande fermeté la répression brutale et généralisée ». En outre, au conseil de Paris, le groupe MoDem a voté pour faire de Mahsa Amini une citoyenne d’honneur de la ville de Paris. Enfin, le MoDem a accueilli, en février dernier, une exposition de photographes iraniens réalisée en collaboration avec le collectif “Femme Azadi”.

Un an après la mort de Mahsa Amini, malgré une répression qui sévit quotidiennement, la révolution féministe des Iraniennes continue. De plus en plus de femmes sortent sans foulard ni manteau islamique. Des slogans anti-régimes sont quotidiennement scandés aux fenêtres. Les actes de désobéissance civile se multiplient.

Rien ne sera jamais plus comme avant en Iran. Le peuple iranien aspire à vivre dans un pays laïc, démocratique et libre. Sa détermination force le respect et nous oblige. Dès lors, aujourd’hui plus que jamais, nous devons rester aux côtés de celles et ceux qui se battent au péril de leur vie pour dénoncer l’autoritarisme et l’intégrisme religieux. Nous devons continuer à porter leur voix, leur espoir.

Pour les femmes. Pour la vie. Pour la liberté.

*Noms des exécutés : Mohsen Shekari, Majidreza Rahnavard, Mohammad Mehdi Karami, Sayed Mohammad Hosseini, Majid Kazemi, Saleh Mirhashemi et Saeed Yaghoubi