Le déchainement de barbarie qui s’est produit au petit matin, le 7 octobre dernier, nous confronte à la plus grande inhumanité. Le Hamas, rejoint dans son entreprise terroriste par le Djihâd islamique, ont méthodiquement traqué, violenté et assassiné femmes, hommes, enfants, personnes âgées et nouveau-nés.
Dans le désert du Néguev, ce sont 270 jeunes gens, venus faire la fête, qui ont été sauvagement assassinés. Dans cette rave-party, un nombre de victimes équivalant à 2 fois le 13 novembre 2015. Dans les kibboutz à Kfar Aza et Be’ri, des habitants, encore dans leur lit, ont été violés, massacrés, brûlés… Des heures d’exactions, diffusées en direct sur les réseaux sociaux, et même parfois envoyées aux parents des victimes… Terroriser tout un peuple. Pour le faire disparaître.
Au total, ce sont à ce jour 1400 personnes décédées. 220 otages aux mains du Hamas. Des centaines de blessés. 30 familles françaises endeuillées. 7 Français dont on a perdu la trace… Soit l’attaque la plus meurtrière contre des civils dans l’histoire d’Israël.
Le choc pour la société israélienne mais également pour la communauté internationale est immense et l’émotion nous envahit. Comment imaginer qu’au 21e siècle, des juifs soient tués à raison de leur religion ? Comment imaginer un tel déchainement de haine et de violence à l’égard de civils ?
Face à de telles atrocités, j’aurais aimé que les condamnations du terrorisme du Hamas soient unanimes et immédiates. Franches et sans tergiversation Cela n’a pas été le cas.
Or, il ne peut y avoir de justification au terrorisme. Jamais. En chercher, c’est déjà excuser.
La tragédie du 7 octobre s’inscrit dans un contexte. Nous avons suffisamment dénoncé l’abandon du processus de paix, la politique va-t-en-guerre de B. Netanyahu, l’affaiblissement voulu de l’Autorité palestinienne pour ne pas le réaffirmer aujourd’hui. Mais rien, jamais, ne justifiera le recours au terrorisme.
Dans le but d’éliminer le Hamas, qui est aussi l’ennemi des Palestiniens, Israël a lancé une contre-offensive. Israël a le droit à la sécurité et à se défendre. A condition que cela soit fait dans le respect du droit international. Mais la riposte israélienne contre la Hamas dans la bande de Gaza, par nature, particulièrement périlleuse, le Hamas se servant des Palestiniens comme de boucliers humains, a fait de trop nombreuses victimes, notamment civiles. Si Israël affirme viser les infrastructures du Hamas, et exhorte la population à fuir vers le sud, les chiffres des victimes sont effrayants : plus de 2000 victimes, dont un tiers d’enfants. Et le blocus – tant de la part d’Israël que de l’Égypte, a un impact majeur sur la vie quotidienne des Gazaouis : eau, électricité, essence, médicaments, la population manque de tout.
Le Président de la République et la Première ministre l’ont rappelé : Israéliens et Palestiniens ont le droit de vivre en sécurité. Face à l’horreur, tous les leviers doivent être mobilisés. C’est la raison pour laquelle la France œuvre en faveur de l’ouverture de corridors humanitaires pour la bande de Gaza parallèlement à sa mobilisation sur le front diplomatique.
En tant que secrétaire de la commission des Affaires étrangères, je considère que pour qu’elle soit forte, la réponse d’Israël doit être juste, en respectant le droit international et en appliquant le droit humanitaire. C’est le sens de notre action, aux côtés du gouvernement : agir en faveur d’une trêve humanitaire qui pourrait déboucher sur un cessez-le-feu, ouvrir très largement la porte de Raffah pour acheminer massivement tout ce qui manque à la population gazaouie, assurer la sécurité du peuple israélien et du peuple palestiniens, permettre le retour des otages dans leur famille.
Et même si la tragédie actuelle rend difficile toute projection, c’est aussi des perspectives qu’il nous faut tracer. Seuls deux États permettront aux Israéliens de vivre librement et en sécurité. Et la France, et l’Union européenne doivent y prendre une part active.
Il n’y aura de paix qu’avec la solution à deux États. Et il y aura deux États quand il y aura la paix. La paix est donc un devoir.