Le Président de la République a annoncé lors du Sommet extraordinaire du G7, le 24 mars dernier, le lancement d’une initiative pour la sécurité alimentaire des pays les plus vulnérables, “Food and Agriculture Resilience Mission”, dite FARM.
Cette initiative vise à augmenter la production de blé et à mettre en place un système de solidarité internationale, afin d’anticiper les risques sans précédent de crise alimentaire liée aux conséquences de la guerre en Ukraine sur les semailles de blé, et plus largement de céréales.
L’Ukraine et la Russie sont en effet les greniers à blé du monde, et jouent un rôle majeur dans l’équilibre du marché alimentaire mondial. 30 % du blé consommé en Afrique provient de la Russie (3e producteur mondial) et de l’Ukraine (8e producteur mondial). En Egypte et en Libye, cette proportion dépasse les 50 %. Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, la crainte de pénurie a d’ailleurs déjà fait augmenter le prix du pain dans ces deux pays et dans beaucoup d’autres sur le continent.
Dans ce contexte de fortes incertitudes, le Président de la République souhaite, par l’intermédiaire de l’initiative FARM et avec l’ensemble des partenaires internationaux, anticiper une éventuelle crise alimentaire majeure et garantir la sécurité alimentaire mondiale.
L’initiative FARM interviendra à plusieurs niveaux :
- d’abord, en fluidifiant le marché alimentaire mondial pour limiter les tensions et éviter le sur-stockage. Cet effort collectif nécessitera l’engagement des États exportateurs ainsi que des grands acteurs économiques ;
- ensuite, en se préparant à une situation de crise par l’instauration, en coopération avec le Programme alimentaire mondial, d’un système de solidarité permettant de libérer les surplus dans les stocks pour les répartir équitablement aux pays les plus nécessiteux ;
- enfin, en renforçant les investissements à destination du continent africain et, plus largement, des régions particulièrement vulnérables et dépendantes. L’objectif est d’accroître leur propre production, en accord avec l’agenda climatique et des engagements pris en faveur de la protection de la biodiversité, avec, par exemple, la construction de la Grande Muraille verte.